Le savoir autochtone pour l’environnement
En juin 2021, un projet de loi au Canada marque une toute nouvelle journée nationale qui vise à commémorer l’héritage déchirant des pensionnats autochtones au Canada. Suite à l’adoption de ce nouveau projet de loi, le 30 septembre est aujourd’hui une journée fériée pour tous les employés du gouvernement fédéral ou qui travaillent dans un milieu sous une réglementation fédérale. Notre organisme, l’Éco de la Pointe-aux-Prairies (ÉcoPAP) souhaite également participer aux commémorations et reconnaître l’importance des peuples autochtones notamment dans son domaine, l’environnement.
Non seulement il est essentiel de créer une occasion de s’éduquer et de se rappeler, l’histoire des pensionnats et de ses victimes. Il est aussi nécessaire de reconnaitre l’importance des peuples autochtones dans la protection de l’environnement et qu’ils sont sans doute les individus les plus affectés par les changements climatiques aujourd’hui.
En effet, plusieurs articles scientifiques démontrent que les communautés autochtones se trouvent géographiquement isolées. Ces régions subissent des modifications rapides de température, des extinctions d’espèces et plusieurs autres conséquences environnementales dues aux changements climatiques, exposant et compliquant la vie de ces communautés autochtones. De multiples facteurs, tels qu’une inégalité environnementale et des disparités de santé associées notamment à la pollution, sont tous des éléments qui ne sont pas suffisamment débattus et discutés au sein de la société. De plus, dans de nombreux articles, le manque de prise de décision au sein des politiques provinciales, fédérales et tous autres litiges environnementaux en provenance des communautés autochtones est fréquemment souligné. Toutefois, il n’est pas question de désintéressement, mais plutôt d’un manque considérable de reconnaissance venant de la part des forces gouvernementales.
Pourtant les communautés autochtones procèdent des « savoirs traditionnels » en lien avec la connaissance du territoire et de la biodiversité qui sont plus que pertinents pour sa protection. La première consultation pour évaluer l’impact d’un grand projet de développement sur l’environnement remonte à 1970. Puis le Canada a signé la Déclaration de Rio sur l’environnement et le développement qui stipule que les communautés autochtones « ont un rôle à jouer dans la gestion de l’environnement et le développement du fait de leurs connaissances du milieu et de leurs pratiques traditionnelles ».

De même, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), affirme qu’il s’agit d’une « base inestimable pour développer les stratégies d’adaptation et de gestion des ressources naturelles en réponse aux changements, qu’ils soient environnementaux ou d’une autre nature ». Ce sont pourtant ces savoirs riches et indispensables qui on voulut être démantelé dans le processus d’assimilation mis en place avec les pensionnats.
Alors, en ce 30 septembre, prenons un temps afin de commémorer les victimes des pensionnats ainsi que s’informer davantage sur les enjeux actuels auxquels ces communautés font face, et ainsi travailler ensemble pour l’avenir de notre planète.
Source
Belfert, E., et al. (2017). Representation of Indigenous peoples in climate change reporting. Springer, 145:57–70, DOI 10.1007/s10584-017-2076-z
Brulle, R.J., David N. Pellow. (2006). Environmental Justice: Human Health and Environmental Inequalities. Annuel Review, 27:103-24
Journée nationale de la vérité et de la réconciliation, Gouvernement Canada
Le savoir autochtone peut-il protéger l’environnement?, Québec science