À l’occasion de la semaine québécoise de la réduction des déchets, nous vous proposons et vous encourageons de prendre un moment pour penser à des alternatives de consommation ainsi que de vous informer d’avantage sur les problématiques auxquelles nous sommes confrontés aujourd’hui en lien avec l’impact de nos choix de consommation sur l’environnement.
Pour cela, observons ensemble les impacts de la surconsommation sur les écosystèmes et sur l’homme, ainsi que les dangers majeurs de certains produits à usage unique, tel le plastique.
Surproduction, surconsommation et conséquences
Dans les années 1980-1990, les entreprises privées, avides de profit, ont créé les produits de plastique à usage unique, tels que les sacs de plastique, les pailles, les ustensiles, les bouteilles d’eau non réutilisables, etc., afin de faciliter la vie des gens, toutefois, sans réfléchir aux conséquences de ceux-ci. Effectivement, l’idée était de proposer aux consommateurs des produits de bonne qualité et à bas prix. Tous ces produits ont été fabriqués à travers le monde, sans réel moyen de les réutiliser. La population mondiale est sur le point d’atteindre les huit milliards d’individus dans les prochaines années, seulement onze ans après avoir dépassé les sept milliards d’individus dans le monde. Les infrastructures permettant la récolte du plastique ainsi que le recyclage de celui-ci n’ont pas pu se développer au même rythme que la démographie mondiale.
Notre consommation importante de biens qui se transforme rapidement en déchets impactent nos milieux de vie. Notre consommation de produits à usage unique est sans doute l’une des principales sources de tous les déchets qu’on peut retrouver à ce jour, dans les écosystèmes. Facile à utiliser et accessibles, la surconsommation de sacs plastique, des pailles, des gobelets ou autres sont le résultat de notre insouciance et de l’ingérence de ces produits. Plusieurs compagnies sont reconnues pour leur participation à la pollution des écosystèmes. Par exemple, les compagnies Tim Hortons, Starbucks, McDonald’s, Coca-Cola, Nestlé sont en effet, les compagnies les plus réputées, que l’on retrouve dans notre environnement. (Kurdi 2018).
Ainsi ces produits confectionnés en très grande quantité, non réutilisables et qui mettent très longtemps à se dégrader ont des impacts catastrophiques sur l’environnement.
Pollution des milieux de vie
Chaque année, des millions de tonnes de plastique sont produites et rejetées dans les écosystèmes. Voici quelques statistiques sur lesquelles on tente de démontrer la répartition de la production et de l’usage de ces plastiques. Tout d’abord, 39 % sont réservés aux emballages, 33% à la construction et 14% à l’automobile (Daigle 2017). Avec un tel constat, on peut s’amener à se poser des questions sur les réflexions de certains chercheurs à l’égard des sites fait entièrement de déchets.
« Le « 7e continent de plastique ». On le décrit comme une immense plaque de déchets évoluant dans le nord de l’océan Pacifique, de la taille d’un tiers des États-Unis ou de six fois la France. Aussitôt se forme à l’esprit l’image d’un gigantesque amas compact de sacs plastiques, bouteilles, filets et autres bidons… » (Garric 2012).
En plus de l’espace que cela prend, il y a l’enjeu lors de la détérioration des plastiques qui cause de sérieux problèmes sur la chaîne alimentaire et l’environnement en général. De ce fait, après l’utilisation d’un produit contenant du plastique et après un certain nombre de temps dans un site d’enfouissement, il y aura une dégradation de ces polluants qui va générer la production de microparticules. Ces microparticules de plastique ont une grosseur d’environ 5mm et peuvent engendrer d’énormes problèmes sur la contamination d’organismes vivants. Souvent appelés des « microplastique primaire » (Galgani 2016), ceux-ci sont en fait des polluants organiques.
Mise en danger des êtres vivants
De plus, ces microparticules sont extrêmement toxiques et ils sont plus ou moins biodégradables. Ils sont de plus fortement soupçonnés d’être cancérigènes et très probable d’engendrer des problèmes de santé. Les DDT (une sorte de polluants organiques) persistent dans le temps et ils se dissolvent difficilement dans l’eau. Ainsi, « Des concentrations élevées d’exposition au DDT peuvent causer des problèmes au système nerveux et au foie. Des études sur le DDT effectuées sur les animaux indiquent que des doses très élevées peuvent affecter le système nerveux, les reins, le foie et le système immunitaire » (Gouvernement des Territoires du Nord-Ouest 2016).
Ces microparticules de plastique, comme sur l’image précédente (illustration), contaminent notre eau potable, donc ils nuisent à notre vie en générale. En effet, suite à plusieurs recherches faites sur la qualité de l’eau, principalement l’eau embouteillée, les chercheurs ont découverts une bonne quantité de microparticules plastique à l’intérieur de l’eau elle-même. Ces polluants pourraient venir initialement de la constitution de la bouteille.

De plus, retrouver ces types de particules à l’intérieur de produits consommés par tous êtres vivants, aurait un lien « […] avec certains types de cancer, la diminution de la quantité de spermatozoïdes ou encore avec l’augmentation de certaines maladies comme le trouble du déficit de l’attention ou l’autisme » (Sheridan 2018).
Repenser pour mieux réduire
Bien entendu, l’enjeu des déchets ne s’arrête pas seulement sur les produits à usage éphémère. En réalité, ceci demande une réflexion synoptique en ce qui a trait à notre consommation. Lorsque nous parlons de déchets, il est important aussi de souligner que ceci fait aussi allusion au gaspillage alimentaire, à la problématique du FAST FASHION (surproduction et surconsommation de vêtements à bas prix et pauvre qualité), de nos électroniques, etc.
On pourrait avoir tendance à croire que l’avenir semble plutôt sombre pour notre environnement. Même s’il est vrai que si nous ne faisons rien il risque d’y avoir plus de déchets que de formes de vie dans nos écosystèmes, il reste toujours de l’espoir. En effet, il existe de plus en plus de solutions envisageables dans le but d’éliminer le problème des déchets. Alors ensemble prenons le problème à la source, en Réduisant, Réutilisant les produits, Recyclant et Valorisant ce que nous pensons être des déchets. Mais au-delà de ces 3R-V, nous pouvons aussi Refuser, et avant tout, Repenser à nos choix de consommation.
Alors l’ÉcoPAP vous invite notamment à regarder la programmation sur les différentes initiatives de réduction guidée par SQRD au site suivant – https://sqrd.org – afin de faire, un geste à la fois, quelques changements en posant des actions qui peuvent faire une grande différence au sein de notre société et ce toute l’année !
Katherine
Animatrice 2022
Source
DAIGLE, Évelyne, « Des «continents de plastique » dans nos océans », Hiver 2017, dans EVB-CSQ, URL : http://www.evb.lacsq.org/fileadmin/user_upload/microsites/eav-evb_internet/documents/Publications/2017-01_-_Des_continents_de_plastique_-_Dossier.pdf(page consultée le 21 avril 2019).
Galgani, François. « Les déchets marins », Institut océanographique, janvier 2016, URL : http://www.institut-ocean.org/images/articles/documents/1451904797.pdf. Page consultée le 10 avril 2019.
GARRIC, Audrey. « Le 7e continent de plastique : ces tourbillons de déchets dans les océans », 9 mai 2012, dans Le Monde.fr, http://cliochampo.e-monsite.com/medias/files/le-227e-continent-de-plastique-22-ces-tourbillons-de-dechets-dans-les-oceans.pdf (Page consultée le 10 avril 2019).
Gouvernement des Territoires du Nord-Ouest, DDT (Dichlorodiphényltrichloroéthane), octobre 2016, URL : https://www.hss.gov.nt.ca/sites/hss/files/resources/contaminants-fact-sheets-ddt-fr.pdf (page consultée le 10 avril 2019).
Louijain, Kurdi. « Nestlé, Tim Hortons et Pepsico parmi les plus grands pollueurs plastiques au Canada », 9 octobre 2018, dans Greenpeace,https://www.greenpeace.org/canada/fr/communique-de-presse/5388/communique-nestle-pepsico-et-the-coca-cola-company-les-plus-grands-pollueurs-plastiques-au-canada/
« Pollution: PCB, quels sont les dangers pour l’homme et pour l’environnement », dans Alcor, URL : http://www.alcor-controles.fr/pollution-pcb-dangers-homme-environnement/. (page consultée le 10 avril 2019).
SHERIDAN, Kerry, « L’eau en bouteille de nombreuses marques contaminée par des particules de plastique, 15 mars 2018, dans Le Devoir, https://www.ledevoir.com/monde/522742/l-eau-en-bouteille-de-nombreuses-marques-contaminee-par-des-particules-de-plastique. (page consultée le 22 avril 2019).