Ces femmes inspirantes en environnement

Alors que le monde se prépare à souligner la Journée internationale des droits des femmes ce vendredi 8 mars, je trouvais que c’était le moment idéal pour réfléchir aux contributions des femmes dans divers sphères de notre société. De la politique à la science, des arts aux affaires, les femmes n’ont cessé de briser les barrières et de remodeler les récits. L’environnement fait partie des domaines dans lequel leur influence brille souvent sans toujours recevoir la reconnaissance qu’elles méritent.

À travers l’histoire et différentes cultures, les femmes ont été à l’avant-garde de la protection et de la préservation de notre planète. Leur dévouement, leur innovation et leur persévérance ont et continuent de jouer un rôle essentiel dans la résolution des défis environnementaux. Dans cet article, j’ai décidé de me pencher sur le travail inspirant des mères et des grands-mères impliquées dans le mouvement Mères au front. Leur mission ? Protéger les enfants et la vie sur Terre face à l’urgence climatique.

Suivez-moi dans cet échange vibrant avec Maude Desbois, chargée des communications pour Mères au front afin d’en apprendre plus sur les réalisations de ces femmes remarquables.

Crédit: Isabelle Michaud

J’ai fait le tour de votre site et de vos réseaux sociaux ce qui m’a permis de bien saisir votre travail, mais si tu avais à décrire l’organisme et votre travail dans tes mots, ça ressemblerait à quoi ? :

Mères au front est un mouvement décentralisé qui regroupe des milliers de mères, grand-mères et allié-e-s de tous les horizons qui s’unissent pour protéger l’environnement dont dépendent la santé de nos enfants et des générations futures.
Ce mouvement est né d’un désir de reprendre le contrôle face à un enjeu qui donne parfois le sentiment d’être impuissantes. Il s’agit d’un moyen de donner une voix et d’agir.

Comment dirais-tu que votre mission évolue au fil du temps ? :

La mission ne change pas tellement, elle se solidifie plutôt au rythme des voix qui se multiplient et des gens qui s’impliquent. L’intention reste la même, mais le mouvement grandi et répond au besoin des femmes et des allié-e-s de se rallier face aux enjeux environnementaux.

Pourrais-tu nous partager quelques projets, réussites ou étapes franchies par votre organisation dans ses efforts pour protéger les enfants et la vie sur Terre face à l’urgence climatique ? :

Crédit: Maude Desbois photographie

D’abord, c’est un énorme privilège de voir le mouvement s’agrandir et réunir une si grande communauté avec plus de 9000 membres répartis dans 32 groupes locaux à travers le Québec depuis 2019. C’est un honneur d’avoir réussi à créer un espace qui permet à autant de femmes de s’unir et d’avoir une voix qui est reconnue dans l’espace publique.

En ce qui a trait à nos actions, les avancées dans le dossier de la fonderie Horne à Rouyn-Noranda en est un. Nous avons été près de 1000 personnes de partout au Québec à manifester à Rouyn le 29 août 2023. Il y a également le « die-in » organisé à Montréal et dans plusieurs autres villes à l’occasion de la Journée de l’air pur. Et puis, cette année, les récentes analyses de neige réalisées par les Mères au front de Rouyn-Noranda ont suscité beaucoup de réactions dans les médias et permis d’obtenir de la visibilité.

La force du mouvement est dans sa décentralisation. Non seulement parce que cela permet à des femmes de toutes les régions de se mettre en action, mais également parce que lorsqu’un enjeu a le potentiel de toucher plus d’une communauté, nous mettons nos énergies en commun. Il y a une immense solidarité au sein du mouvement et ça, c’est une réussite inestimable.

De quelle manière dirais-tu que Mères au front arriver à donner le pouvoir et la confiance aux femmes d’assumer des rôles de leadership dans l’activisme et le plaidoyer environnemental ? :

Je dirais qu’une communauté solidaire donne beaucoup de vent dans les voiles de celles qui n’auraient pas osé élever leur voix, lancer une pétition, aller parler à leurs élu·es, se présenter au conseil de ville pour poser des questions, etc.

Crédit: Julie Durocher

Notre rôle en tant qu’équipe de travail, est de leur fournir des outils, de les aider à développer leurs compétences, de les accompagner et de les guider dans leurs choix. Le développement des compétences et la capacité à bien s’informer sur un sujet sont deux éléments clé. Mères au front lance le signal que la voix des femmes a une valeur et que tout le monde a la capacité et le droit d’apprendre, de comprendre et de revendiquer.

Comment arrimez-vous l’intersectionnalité du genre, de l’âge, du changement climatique et de la justice environnementale dans votre travail ? :

Au fil des expériences et des échanges, on se rend principalement compte des distinctions entre les générations. C’est certain que nous n’avons pas toutes vécues les mêmes étapes charnières de la société.

Cependant, que ce soit par rapport à l’âge, au genre, au statut social, ou à une marginalisation sociale quelconque, l’essentiel c’est de prendre en compte l’ensemble des expériences et de démontrer de l’ouverture. L’écoute et la communication bienveillante permettent d’enrichir le travail et de représenter les différentes réalités.

D’après toi, quelles perspectives et contributions uniques les femmes apportent-elles à la conservation de l’environnement et à l’action climatique ? :

Au-delà de notre instinct premier sur le sujet, je suis tombé sur certaines études qui révèlent des perceptions différenciées entre les hommes et les femmes par rapport aux changements climatiques.

Crédit: Maude Desbois photographie

Notre sensibilité semble plus élevée et notre sentiment de responsabilité face à la transition socio-écologique également. En ce sens, nous semblons plus enclines à reconnaître et considérer l’impact des variations climatiques sur l’ensemble des populations. Peut-être est-ce lié à l’instinct maternel et ce qui expliquerait la popularité de notre mouvement ?

Blague à part, je crois ces aspects deviennent des moteurs importants dans l’organisation que demande l’adaptation aux changements climatiques et les changements à apporter au sein de nos sociétés.

Pour l’avenir, quelles sont selon vous les priorités les plus urgentes pour faire progresser le leadership des femmes dans le secteur environnemental ? :

L’existence d’un mouvement comme Mères au front permet de se positionner comme leader féminin important dans le secteur environnemental et la société.

Cependant, il existe toujours un déséquilibre autour des tables de décisions. Nous avons besoin de voir plus de femmes au pouvoir et dans les grands secteurs d’affaires. La priorité est de continuer à rallier les femmes et les placer dans une position où elles sentent avoir le pouvoir.

Pour finir, quels sont vos rêves les plus fous pour votre organisme et l’environnement dans les prochaines années ? :

Les Mères au front souhaitent définitivement voir un respect grandissant des normes environnementales et ce, peu importe qui est au pouvoir. Notre idéal serait que l’humain et l’environnement soient au cœur des décisions, avant l’argent et tout le reste.

Crédit: Mères au front

Nous continuerons donc de nous mobiliser et de nous faire entendre pour une transition juste et équitable !


Mère au front c’est…

Tania Savard

Chargée de la mobilisation

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